La chrysalide

Au cœur de la nuit
Je me suis endormie
Dans tes bras,
Laissant derrière moi
Les lueurs et les bruits
De la vie
Je succombe à l’oubli.

Le temps se délite
M’égare et dans sa fuite
Je te vois,
Au loin près de moi
Lovés sous les draps
Engourdis
De toutes nos rêveries.

Dans un tourbillon
De tendres passions
Nos lèvres happées par
L’ivresse du désir
Se cherchent et s’élancent
Le temps d’un baiser
Nos corps affamés s’enlacent.

Et sous les haillons
De nos respirations
Saccadées,
Mon cœur en cadence
Soudain s’abandonne
Au silence
Hanté par l’évidence.

Au bout de la nuit
Je suis envahie
Lentement
Par un sentiment
De mélancolie
Mon amour
Ancré au petit jour.

Comme un souvenir
Crevant sa chrysalide
J’entends ta voix fré-
mir et s’envoler
Au loin dans les limbes
De mes draps froissés
Je t’ai encore oublié.

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